Divers
Bluesman
Des bleus à l’âme
Du blues aux doigts
L’homme triste à la guitare
Fait vibrer avec ardeur son art
Sur le pas de sa porte
Son spleen vous emporte
Ses mains dansant sur le manche
Alors que son cœur s’épanche
Il évoque les joies et les peines d’hier
Et sa mélancolie vous conquiert
Son rythme binaire balançant
Tandis qu’il joue y repensant
Ainsi en la mesure
Il chante ses blessures
La démesure de l’homme
L’espérance de jours meilleurs
Haut dessein
Le poète itinérant
Va cheminant
Contant le soleil
Et ses merveilles
Jusqu’au couchant
Doucement il avance
Prenant son temps
Appréciant le printemps
La nature qui danse
Tout en marchant
Au gré de son parcours
Il rencontre quelques marchands
A qui il raconte des histoires d’amour
Ce sont des histoires d’oisillons
D’arc-en-ciel et de papillons
Des histoires extraordinaires
Où il loue l’astre solaire
Et puis il continue sa route
Après avoir cassé la croûte
Il repart en nomade
Après de bonnes rigolades
Il est en quête perpétuelle de lumière
Cherchant en permanence à être sage
Rencontrant ces gens
Traversant ces paysages
Les rayons du soleil pour inspiration
Il recherche l’illumination
Rêve d’Antilles
Il rêve de marcher sans fin
Sur cette plage de sable fin
Ses pieds foulant la poussière d’or
Sous les rayons de l’astre d’or
Au bord des eaux turquoise
Loin des côtes brestoises
Il rêve de ramasser des noix de coco
Et à en boire le lait divin
A cueillir des fruits tropicaux
Et à s’en faire l’écrivain
Il voudrait être un poète des caraïbes
Se faire le scribe
De ses rencontres amicales
Et de la flore tropicale
Il voudrait aussi retourner à l’école
Apprendre la langue créole
Pour pouvoir être à l’aise
Avec les belles antillaises
Et de louer ces familles accueillantes
Vivant parmi la végétation luxuriante
Dans l’atmosphère caniculaire
Propre à cette région de l’hémisphère
Et de se nourrir de bananes
De citron verts et de sucre de canne
D’ananas et de mangues
Qui lui fondent sous la langue
Et de louer ce sol
Qui produit le corossol
Le jujube et la goyave
La pomme d’eau et la carambole
Comme la cristophine
L’igname et la patate douce
Le chou de chine
Et le fruit à pain
Chômage
Le long chômage
Cause du dommage
Ils ont des difficultés à se vêtir
Et même pour se nourrir
Ils doivent faire attention à la moindre emplette
Sous peine d’être couvert de dettes
Et lorsqu’ils achètent c’est d’occasion
Aux meilleures conditions
Les fins de mois sont difficiles
Le plus dur étant de payer le loyer de leur domicile
Ils n’osent plus vraiment sortir
Comme si on pouvait lire
Leur grande pauvreté
Sur leurs visages émaciés
Faire un cadeau
Est au dessus de leurs moyens
Alors ils évitent de se faire inviter
Ce qui contribue à les désocialiser
Ils ne font jamais la fête
Ils sont toujours en quête
Pour ne pas trop dépenser
Et tenter d’économiser
Ils vont parfois à la soupe populaire
Lorsque est trop grande leur misère
Ils ne vivent pas
Ils survivent
En finir avec le romantisme de la folie
Folie romantique
Leurre d’idéaliste
Ou piège de romancier
Gare à ce qu’elle ne vous pique
Vous pourriez ne pas apprécier
Et sombrer dans l’ombre
De la raison
Sans plus pouvoir démentir
La démence
La folie est terrible
Avec sa souffrance exacerbée
Ses raisonnements tortueux
Fait de nœuds inextricables
Et de peurs incontrôlées
Perdu la liberté
Pour le déséquilibré
Avec ses délires débiles
Mais étrangement subtiles
Faits de fausses vérités paranoïaques
Et d’idées démoniaques
Le soupçon pesant sur tout
Le doute s’immisçant partout
Supplice de l’esprit
A l’angoisse infinie
Aux terribles soucis
A vous croire possédé par le diable
Mal irrémédiable
Enfer terrestre
Calvaire permanent
Folie romantique
Mensonge révoltant
Affreuse tromperie
Il n’y a de gentille aliénation
Artistes altruistes
Artistes altruistes
Ne sont jamais tristes
Ils partagent leur don
Que ce soit du bon son
Ou un beau coup de pinceau
Leur art est un cadeau
Et cela les rend heureux
De dispenser du merveilleux
Un message d’amour
Qui irradie les alentours
Paix et non-violence
Pour vaincre la souffrance
Voilà leur engagement
Leur langage évident
Alors de chanter ainsi inspiré
Sur un ton plein de légèreté
Hymne à la joie
Envers le désarroi
Aussi de danser
En toute liberté
L’ivresse des sens
Toujours avec décence
La composition est lumineuse
De leur palette précieuse
Et le tableau est clairvoyant
De ces joyeux dissidents
Une belle chanson
On veut du bon son
Que ça swing pour de bon
Et chanter à l’unisson
Une belle chanson
Une belle chanson d’amour
Qui va droit au cœur sans détour
De la douceur qui irradie alentour
Loin des rapaces et des vautours
On veut fredonner un bel air
Où règne une joyeuse atmosphère
Où l’on ne croise pas le fer
Et où les sentiments sont sincères
Un air où l’on oublie ses problèmes
Sur lequel on se murmure des je t’aime
Un extraordinaire poème
Loin des méandres du système
Un air qui soulage
Qui nous rende plus sage
Où l’on célèbre le partage
Loin de toute rage
On veut la chanson la meilleure
Qui annihile toutes nos peurs
Si belle que l’on en pleure
Tellement elle touche notre cœur
On veut une chanson tendre
A entendre et réentendre
Avec de belles paroles
Qui nous bercent et nous cajolent
Le moucheron
O petit moucheron
Comme tu es extraordinaire
Avec tes petites ailes
Tellement délicates
Comme celle d’un papillon
Tu ne manque pas d’air
A venir te poser devant moi
Avec tes petites pattes
Comme tu es mignon
Si fragile
Mais si habile
Une merveille de la création
Mais il te faut faire attention
Tu es bien trop naïf
Dans ce monde de requins
Où beaucoup sont mesquins
Et prennent plaisir à t’écraser
L’ami
Mon vieil ami
Je le considère comme un frère
Et sa loyauté sincère
Mon fidèle copain
C’est quelqu’un de bien
Quelqu’un de sûr
En qui compter en cas de coup dur
L’on a fait les mêmes conneries
Et maintenant l’on en rit
Ah les erreurs d’adolescence
Quand on y pense…
Ça crée des liens
L’on se connaît un peu par cœur
Mais c’est par bonheur
L’on connaît nos forces et nos faiblesses
Et ce depuis notre jeunesse
Lorsqu’on parle politique
Il n’y a pas de hic
On n’aime pas le chique
Mais on aime la même musique
On partage quelques affinités
Que l’on doit à je ne sais quelles déités
Bien sûr il y a des non-dits
Des sujets interdits
Mais l’on n’en fait pas une maladie
L’on se voit vieillir
Notre amitié de ne faiblir
Alors d’évoquer nos souvenirs
Mon bon camarade
Dont la bonté me soutien
Pour lui j’ai de l’admiration
Une véritable affection
Je peux lui faire confiance
Le connaître est une chance
Je lui dois tout mon respect
Entre nous rien de suspect
Il a toute mon estime
Alors pour lui ces quelques rimes
L’homme à la guitare
Heureux l’homme à la guitare
Qui fait résonner son doux art
Au gré de ses ballades et du hasard
Sous le soleil comme dans le brouillard
Heureux l’homme à la guitare
Nomade libre d’aller et venir
Selon ses souvenirs
Dans les ruelles de l’avenir
Heureux l’homme à la guitare
Qui fait vibrer votre cœur
Jusque très tard dans la nuit
Sur un rythme inouï
Heureux le guitariste
Qui console les âmes tristes
Le cœur altruiste
Conscient de son rôle d’artiste
Heureux le guitariste
Qui se met en piste
Pour dénoncer les racistes
Et autre rigoristes
Heureux le guitariste
Qui révoque la violence
Et entraîne dans une meilleure danse
Selon la bonne cadence
Injustices
On n’a pas les mêmes vies
De certaines l’on a envie
D’autres l’on subit
De certaines on mesure la chance
Qui sont synonymes de jouissances
Où l’on connaît peu de souffrances
Pour lesquels on éprouve de la reconnaissance
D’autres pleines d’afflictions
Constituent une malédiction
Où l’on a peu de satisfactions
Que l’on aurait voulu être d’une autre génération
De certaines on se dit qu’on de la veine
Où l’on connaît peu de peines
Que l’on dit d’elles qu’elles sont sereines
D’autres sont synonymes d’infortune
Dont on éprouve les lacunes
Où l’on a peu de thunes
Ainsi selon le hasard
Il y a des vies que l’on mène tels des tsars
Et d’autres où l’on a l’impression d’aller nulle part
Le sort a donc réservé
Pour les uns la douce félicité
Pour les autres les pires difficultés
Oui on n’a pas les mêmes destins
Les uns équivalent à des festins
Les autres sont synonymes de faim
Foutue fatalité
Qui pour les uns réserve la meilleure destiné
Et les autres d’être prédestinés à se lamenter
De la justesse pour la justice
Découvrir des rimes heureuses
Qui ne soient pas creuses
Sans trahir sa vérité
Ce qui constitue sa créativité
L’on trouve son style
Lorsque l’on parle avec authenticité
Alors on tape dans le mille
Et on connaît la félicité
Entrevoir des vers pertinents
Qui s’avèrent éloquents
Pour nourrir ses écrits
Un véritable pari
On trouve sa manière de dire
Lorsque l’on parle avec sincérité
Sans d’irrépressibles ires
Alors est permise l’inventivité
D’apprécier aussi les synonymes
Qui enrichissent la façon dont on s’exprime
Et les chanceuses combinaisons
Qui ne révoquent pas la raison
On parle de façon approprié
Lorsque l’on vise la véracité
Alors on devine avec justesse
Et l’on soulage la détresse
De la profondeur…
Un de ces jours je vais abandonner les rimes
Je vais me faire abstrus
Histoire qu’un philosophe inconnu
Me porte dans son estime
Cela en deviendrait tellement abscons
Qu’on croirait que j’ai raison
Et les grands pontes
Viendraient écouter mes obscurs contes
Cela aurait des relents de morts
Il y aurait pleins d’oxymores
Ce serait très ésotérique
Seul pourraient me comprendre quelques mystiques
Oui tellement abstrait
Que les meilleurs penseurs me critiqueraient
Tenteraient de percer mon mystère
Et se demanderaient si j’étais bien le signataire
Cet art conceptuel
Serait réellement rebelle
Aux plus fines interprétations
Et déchaînerait les passions
Cette création toute cérébrale
Exigerait des recherches mentales
Et les intellectuels me honniraient
Parce qu’ils ne me comprendraient
Ça serait vraiment très hermétique
Et demanderait un rite initiatique
Sinon ça serait problématique
De deviner ma thématique
Oui telle une météorite
Je serais tombé du ciel
Et seul un professeur émérite
Pourrait faire une sorte de tutoriel !
Le temps de l’insouciance
Ah les erreurs de jeunesse
Commises en temps de détresse
C’est au moment de la vieillesse
Qu’on se rend réellement compte
Qu’elles étaient synonymes de faiblesse
C’était l’époque de l’insouciance
Quand de nos actes on ne mesure les conséquences
Où l’on ne fait preuve de méfiance
A la limite de l’inconscience
Des instants où l’on a soif de connaissances
Où l’on tente de périlleuses expériences
On essaye de se forger un caractère
De la vie on veut percer les mystères
Alors forcement quelques égarements
De connaître de curieux moments
On n’est pas au bout de nos surprises
Qui peuvent engendrer des crises
Il s’agit de pouvoir assumer ces errements
De ne pas faire trop de peine à sa maman
Que nos agissements ne s’avèrent fatals
Cela est assurément capital
Aussi mieux vaut faire des choses belles
Lorsqu’on est en pleine jouvence
Et ne pas être vainement rebelle
Plus tard on en appréciera mieux l’existence
Oui il faut se créer de bons souvenirs
Que l’on puisse se remémorer avec plaisir
Ces bons moments et ce bon temps
Où l’on n’était pas loin d’être encore un enfant
La vue baisse mais les choses se précisent
Grâce à la maturité
Le jugement se fait plus sûr
Même si on a quelques blessures
On a du métier
On a acquis de l’expérience
Et pas mal de connaissances
On a un certain recul sur l’existence
Et on mesure mieux des actes les conséquences
Aussi on fait preuve de plus de prudence
Il y a des sujets où l’on s’est fait une raison
D’autres qui sont toujours l’objet de notre passion
En quelques sortes on est plus épanoui
Certaines illusions se sont évanouies
Certes on est moins vif
Mais cela n’est pas décisif
Ainsi la vue baisse
Mais les choses se précisent
On ne rêve plus de prouesses
Ni de choses indécises
D’une certaine manière on progresse
On aimerait que cela soit en sagesse
Car approche la véritable vieillesse
Selon l’adage
On se bonifie avec l’âge
Néanmoins du bonheur on veut encore des preuves
Car on sait que se présenteront d’autres épreuves
Aussi on prend les choses avec philosophie
Et d’autres avec poésie !
Les mots en dansent
Il aime la poésie
Parce qu’elle fait dans le concis
Et qu’elle dissipe ses soucis
Elle ne s’étale pas
Elle fait dans le précis
Alors il l’apprécie
Elle est très dense
On y trouve des confidences
Faites avec une juste cadence
Que les mots en dansent
Elle sait faire dans le dépouillé
Sans s’éparpiller
Ni se délayer
Qu’il en est émerveillé
Elle sait être compendieuse
Elle lui est alors radieuse
Du sacré elle est un abrégé
Qui sait le soulager
Enfin bref pour faire court !
Elle le secoure
Petit mais costaud
Ne croyez pas à tort
Que le petit n’est pas plus fort
Ainsi le paratonnerre
Qui détourne l’éclair
Ainsi le tourmentin
Que l’on hisse pendant le grain
Ainsi la poulie
Qui les forces dévie
Ainsi les clous et les vis
Qui maintiennent des édifices
Ainsi les racines
Qui percent le bitume
Ainsi le moustique
Qui mortellement vous pique
Ainsi les virus et autres bactéries
Synonymes de maladies
Ainsi le poème
Qui peut devenir hymne !
En route pour l’avenir
Les enfants aiment bien prendre des chemins de traverse
Grâce à cela des secrets il perce
Ils ont soif d’inconnu
Alors ces détours parfois un peu saugrenus
Ce faisant ils font montre d’intrépidité
S’écartant des routes bien balisées
Et de découvrir d’insolites ruelles
Qui abritent de bien curieuses merveilles
Ceux qu’on appelle encore ange
Sont attirés par l’étrange
Et ainsi d’aller par des voies inexplorées
Faisant preuve de témérité
Ils ne manquent pas de courage
Sage ils trouvent de mystérieux passages
Ils vont sans soucis
Et découvrent des raccourcis
Car le chemin indiqué
N’est pas toujours le plus approprié
En route pour l’avenir
Ils ignorent de Dieu l’ire
Il boucane
L’homme au cigare
Est souvent bien pédant
Voyez comme il tire sur son havane
Il a peur qu’on le prenne pour un âne
Alors cet air méprisant
Il fume ainsi suffisant
Avec des manières prétentieuses
Il vous prend pour un paysan
Et trouve vos pensées douteuses
Il est absolument vaniteux
N’aime assurément pas les gueux
Lui il se trouve élégant
Mais se drogue allègrement
Il prend des poses
Prend des mines affectées
Vous déverse sa prose
Tout cela est bien emprunté
Il veut qu’on lui reconnaisse du style
Au fond il est un peu infantile
De l’arrogance il est une caricature
Et se révèle un peu immature
Il aime se faire servir à table
Lui et ses barreaux de chaises
Mais il n’est pas aimable
Et de souffler sur la braise !
Fil d’Ariane
On est tous relié à un fil
D’ailleurs on tisse des liens
Et de nos jours on se retrouve sur la toile !
On ne coupe jamais entièrement le cordon ombilical
Il persiste dans le regard de votre mère
Et dans sa voix que l’on trouve si musicale
Comme on le retrouve au contact de tous nos congénères
Mais j’en perds mon fil
Je voulais évoquer le fil textile
Qui nous est tellement utile
Dont on se revêt sans penser vraiment
Qu’il provient du métier de ce tisserand
Ou le câble électrique
Qui est tellement indispensable
Qu’on ne le trouve laid
Il a beau trainer sur notre table
A notre œil il ne déplait
Comme le fil du téléphone
Auquel on est souvent suspendu
Que les gens de bonheur en rayonnent
A y consacrer leurs heures perdues
Et évidemment la vie ne tient qu’à un fil…
Le même ?
O bel oiseau
Est-ce toi que j’ai vu l’autre jour
Perché sur la très haute tour
Par chez moi venu faire un détour
Je ne parviens à te reconnaître
Mon regard n’est pas aussi perçant
Que celui de tes congénères
Je suis en effet bien impuissant
A distinguer ta manière d’être
Ma vue est lacunaire
Toi et tes jolis amis
Vos plumages je ne différencie
A mes yeux vous êtes tous un peu semblable
Et je m’en sens affreusement coupable
Vous vous ressemblez tellement
Qu’erroné est peut-être mon jugement
J’entends bien ton chant fabuleux
Qui traverse superbement les airs
Mais je le trouve similaire
A celui de tes compagnons merveilleux
Mes sens de la perception sont ainsi faits
Qu’ils sont tout à fait imparfaits
Alors es-tu revenu me dire bonjour
Me témoigner un vibrant amour
Dieu seul le sait
Toujours est-il que tu me plais !
Lettre à un jeune poète
N’ayez pas peur
Doux créateurs
Une main mystérieuse vous guide
Dans votre quête de limpide
Évoquez ce qui vous est cher
L’amour ou le sacré
Si la vérité est votre cochère
Alors la beauté se verra aussi consacrée
Vous êtes sous une mauvaise branche
Si vous avez l’angoisse de la page blanche
Alors déplacez-vous légèrement vers le soleil
Et maintenez-vous en éveil
Ne soyez pas trop impatient
Laisser le temps aux choses de s’élaborer
Les perles ne se font pas en un jour évidemment
La Muse viendra vos efforts corroborer
Quand vous avez la bonne idée
Néanmoins il ne faut tarder
A la retranscrire selon votre procédé
Car le Néant peut l’invalider
Oui cher amis artistes
Ayez tendrement confiance
Et vous pourrez atteindre l’excellence
Que vous soyez heureux ou triste
Il faut savoir courir des risques
Pour ériger votre sorte d’obélisque
Alors n’hésitez pas à faire un premier jet
Quitte à modifier votre gentil projet
Dieu entend bien votre soliloque
C’est Lui qui les choses débloque
Et qui libère votre parole
Qui au mieux nous cajole
Il s’agit donc d’être honnête
Et vous pourrez tirer les choses au net
L’authentique peut s’avérer fantastique
Et au demeurant très poétique
Peintres et poètes
Ô camarades artistes
Mon cœur bat la chamade et n’est triste
A contempler vos sacrés peintures
Ou à déambuler dans votre douce écriture
Nous luttons pour le beau
Et pour faire valoir nos idéaux
Et ce depuis des temps ancestraux
Dans notre grotte bien au chaud
Aux merveilles de Dieu l’on rend hommage
Que l’on défend sur le tableau ou sur la page
Du diable l’on constate le dommage
Qui ne fait que partager sa rage
Aussi le soleil et ses jolis rayons
Sont pour nous source d’inspiration
Que nous en prenons notre tendre crayon
Pour immortaliser sa prodigieuse apparition
Le scintillant charme des étoiles
Comme les fleurs parfume l’espace
Et nous lui faisons aussi toute sa place
Dans notre poème ou sur la toile
Nous témoignons de Sa grâce
En cela nous sommes sagaces
Les couleurs sont une bénédiction
Et le sens divin une étrange équation
Nous tentons de peindre la bonté
Et dénonçons la barbarie éhontée
Nous célébrons la bienheureuse paix
Qui n’apporte que des bienfaits
La violence est terriblement laide
Qui exalte notre part affreuse
Aussi pour un art non-violent je plaide
Qui rend notre âme joyeuse
Immense est notre responsabilité
Ô camarades artistes passionnés
Car oui nous devons immortaliser
La beauté et la bonté
Mon parti
Comme d’autres font de la politique
Je me consacre à mon art poétique
Qui n’est aucunement une récréation
Mais ma sérieuse passion
Pas de place aux mensonges dans mon art
Ni de langue de bois
J’œuvre à la clarté hors du brouillard
Au loin j’entends les chiens qui aboient
Pas de place non plus aux acrobaties
Je sais faire preuve de fine diplomatie
Mais quand il s’agit de la violence
Je rentre dans une ferme résistance
Dans mes poèmes j’ai le pouvoir
D’annihiler la brutalité
C’est mon meilleur savoir
Au service de la bonté
Vous pouvez compter sur mon ministère
Pour œuvrer à l’universelle paix
Je sais quelques mystères
Qui inspirent un profond respect
La douceur préside dans ma création
Elle dirige toutes mes actions
Aussi je promulgue sa vérité
Et en atteste la divinité
Mon alliance avec la délicatesse
Et les décrets de la gentillesse
Font que je suis adepte d’un état providence
Qui célébrerait toutes les créatures avec bienveillance
Des représentants des animaux
Assurément il en faut
Eux qui sont victimes du système
Et dont le malheur requiert qu’on les aime
J’en prends mon parti
De la suprême amabilité je suis un héraut
En attendant un magnifique héros
Qui guérirait les âmes perverties
Enfin ma barque gracieuse je gouverne
Sur le fleuve impétueux des affaires humaines
Sans m’encombrer de balivernes
Ni d’animosité ni de haine
Un café triste
Comme ils sont tristes ces cafés
Où il n’y a que des hommes entre eux
A rivaliser à qui mieux-mieux
On dirait qu’ils ont congédiés les fées
Ils sont là à parier sur des jeux de hasard
Et passent leur temps à boire
L’atmosphère est bizarre
Entre le regard vitreux du pilier de bar
Et les autres qui fument accoudés au comptoir
Ça manque terriblement de femmes
Qui pourraient égayer les lieux
Mais ça ferait peut-être trop d’envieux
Et engendrerait des drames
Alors cette ambiance toute masculine
Un brouhaha de voix rauques
Somme toute un peu glauque
En l’absence de belles silhouettes féminines
Dans des relents de café et de bière
Ils s’excitent à refaire le monde
Parlent du dernier qu’on a mis en bière
En espérant ne pas s’attirer de mauvaises ondes
Ils évoquent aussi les derniers résultats sportifs
Dont les héros les laissent admiratifs
Ils se préoccupent du temps à venir
En espérant ne pas devoir s’en prémunir
Ils jouent aux dés ou aux courses
Peu importe les sommes qu’ils déboursent
Ils se reposent de leur labeur
Souvent synonyme de malheur
Mais ils misent peut-être sur le mauvais cheval
A considérer l’autre comme un rival
Les dames ont fui ce troquet
Où il y a assurément trop de paltoquets
Du poison à foison
Ô notre belle planète
Comme le soleil amené à disparaître
Moi je m’en inquiète
A Dieu faut-il s’en remettre
Même envers elle les hommes sont violents
Que cela en est vraiment affolant
Voyez toutes ces agressions
Que constituent ces pollutions
Ils souillent la terre et les mers
Comme notre précieuse atmosphère
Voyez ces pluies acides
Il est grand temps d’être lucide
Voyez ces sales marées noires
Qui laissent aux oiseaux peu d’espoir
Et qui maculent nos rivages
Tuant même les coquillages
Voyez l’affreux plastique
Que les tortues et poissons ingurgitent
Leurs vies sont comme maudites
Et de connaître une fin dramatique
Voyez ces accidents nucléaires
Qui riment avec de sales éclairs
Et qui irradient pour très longtemps
Les forêts et champs environnants
Voyez tous ces gaz et ces poisons
Dont il y a à profusion
Et qui notre monde meurtrit
Que personne n’en rie
Le climat en pâlit
Qui va se déréglant
Car l’homme ne prend pas de gant
Et ne prend pas soin de la vie
Ah elle souffre notre chère Gaïa
En l’absence du règne d’ahimsa
Alors évitons de lui nuire
Avant que plus vite elle n’expire
Les mouettes et le poète
Le poète sur le pas de sa porte
Apprécie les couleurs de l’aurore
Les mouettes l’escortent
Il n’a que faire de leur or
Le soleil sur le seuil
Il le crie haut et fort
L’homme n’est pas sans tort
Quitte à blesser votre orgueil
Oui l’homme manque de sagesse
Qui ne prend soin de la vie
Obnubilé par accumuler des richesses
Et de satisfaire ses futiles envies
Les volatiles eux ne sont pas frivoles
Qui consacrent le doux Eole
Et leurs curieux battements d’ailes
Vous font lever les yeux au ciel
Hélas les hommes aiment le superficiel
Et d’entasser des biens matériels
Qui ne soulagent en rien leurs souffrances
Mais leur donnent un sentiment de puissance
Au lieu de soigner leur violence
Qui leur pourrit l’existence
Et navre cet écrivaillon
Qui lui s’enivre des solaires rayons
Il se moque de leur champagne
De leur luxe et de leur faste
Les oiseaux l’accompagnent
Qui ne sont néfastes
Maestro
C’est un virtuose de la guitare
Entre ses mains la magie de son art
Il nous fait voir la vie en rose
Balaye notre névrose
Et le bois résonne
Et les cordes vibrent
Que l’on se sent plus libre
Et que la joie s’entonne
Une telle dextérité
Vous fait frissonner
Vous êtes éberlué
De tant d’habilité
C’est une belle histoire qu’il est en train de raconter
Par quelques frôlements bien sentis
Et sa guitare alors de chanter
Et le plaisir d’être ressenti
Il a du feeling
Et ça swing
Ça balance
En cadence
C’est un maître guitariste
Il n’est jamais triste
Le bonheur entre les doigts
Comme acte de foi
Il célèbre la Muse
Avec maestria
Et s’en amuse
Tout le reste n’est que charabia
Du sérieux de la poésie
Que me vaut la poésie
Si elle n’est remplie de sagesse
Que m’importe les mots d’esprit
Je veux pour l’âme des caresses
Pas d’écrits insensés
La bonté il faut encenser
De lutter contre la cruauté
On atteint la beauté
Grâce à la Muse pleine de gentillesse
Eprise de justice et de justesse
On soulage la souffrance
On éradique la violence
Elle inspire ces poèmes réparateurs
Et nous transporte loin de l’erreur
Que constitue la brutalité
Et son cortège d’atrocités
La vie est trop brève
Pour ne pas se dédier au fondamental
Laissons de côté les puérils rêves
Célébrons l’amour qui nous est vital
Assez des futiles et passives distractions
Il faut être dans la bienfaisante action
En se rendant utile à autrui
Alors chacun de récolter des fruits
Pas d’absurdités
Il s’agit de se consacrer à la vérité
Et moi j’atteste d’ahimsa la divinité
Qui est venue dans ma vie rayonner
Elle ravit mon cœur
De par sa douceur
Elle est tendresse
Pure délicatesse
Nourriture sonore
Il m’est nécessaire d’entendre l’arbre vibrer
Comme l’oiseau a besoin d’y nidifier
Alors je salue le musicien qui irradie l’atmosphère
Faisant magnifiquement résonner le chant de la terre
En témoigne ce pianiste au pépiement très doux
Ou ce guitariste au gazouillement un peu fou
Sans parler du percussionniste qui pulse tel un cœur régulier
Par les battements d’ailes du bassiste accompagné
Ils nous font balancer au gré de leurs fantaisies
Et nos oreilles sont gagnées par leur poésie
Leurs extraordinaires mélodies
Semblant prévenir bien des maladies
Aussi leur sens de l’harmonie
Engendre une douce euphorie
Que ces notes à la beauté ineffable
Nous paraissent indispensables
Leurs airs éthérés nous apaisent
Que l’on se sent à notre aise
Sans doute une muse ils honorent
De par leur splendide rythme sonore
Ils traversent la vie en virtuose
Et nous font voir l’existence en rose
Selon la bonne cadence
Que l’on en esquisse un pas de danse
Carpe diem
Fais-toi des bons souvenirs
Histoire de bien vieillir
Que tu te remémores des éclats de rires
Des bons moments sans affreux délire
Ainsi tu pourras convoquer les bonnes heures
Afin de ressentir encore du bonheur
Oui que ton présent soit réjouissance
Que tu puisses en avoir plus tard la souvenance
La non-violence est l’avenir de l’homme
Lire les poètes
Me stimule et m’inspire
Que je me mets à écrire
Sans faire de pirouettes
Je m’évertue à être honnête
De vérités en quête
Et d’essayer de rimailler
Sans trahir ma pensée
La non-violence est l’avenir de l’homme
C’est le fond de ma pensée en somme
Et fort de cette conviction
J’invite les pacifistes à l’action
C’est que pour l’heure le monde s’essouffle
En cause la violence en pantoufle
Qui induit toute cette brutalité
Horribles réalités
Et puis il y a les fous furieux
Qui prennent plaisir à violenter
Ils ont ainsi le sentiment d’exister
Il faut les contrecarrer du mieux qu’on peut
Ainsi pour l’heure il y a des violences légitimes
Il faut bien aider les victimes
Qui vivent un supplice
Et établir la paix et la justice
Sans justice pas de paix
Autrement c’est la guerre
Comme naguère
Pour la vie il faut un très haut respect
La compassion plutôt que la compétition
N’est-ce pas ce qu’il faudrait enseigner
Sur le banc des écoles comme à l’université
Afin d’éviter ces futures abominations ?